כי דגלי דגל טוהר ויושר יטהר שתי גדות ירדני

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יום חמישי, 21 במרץ 2013

Le programme Shvouth , le retour aux sources

  Interview publié en mars 2013, Le Plus Hebdo


D’origine française, Baruch Lior vit déjà en Israël lorsque la vague d’immigration de l’ex-URSS y parvient au début des années 1990. Avec ces immigrants, la question de la judaïté et de la conversion de nombreuses personnes est posée. À l’époque, Baruch Lior fait partie de ceux qui se sont préoccupés de ces problématiques. Il s’est alors dit qu’il se devait de mettre à profit sa maîtrise de la langue et de la culture communautaire françaises pour aider les Francophones, d’origine juive mais non-juifs selon la hala’ha, à revenir aux sources.


Le Plus Hebdo : Quel est le principe du programme Shvout ?

Baruch Lior : Le programme Shvout est réparti sur dix mois et s’adresse aux Francophones, âgés de 20 à 30 ans, ayant un père ou un grand-père juif et pouvant donc bénéficier de la Loi du Retour. Il s’inscrit dans le programme de l’Agence Juive Massa. Nous ne demandons pas un engagement à l’Alyah pour pouvoir s’inscrire mais une prédisposition à cette démarche. Je tiens à souligner l’importance du rapport à l’Alyah. En effet, nous préparons à la conversion devant le Beth-Din d’Israël et nous ne souhaitons en aucun cas contourner le Beth-Din français du Consistoire.

Lph : Quelles vérifications effectuez-vous avant d’accueillir un candidat ?

B.L. : Nous demandons l’apport de preuves tangibles de ses racines juives, en d’autres termes un certificat de judaïté du père ou du grand-père. Dans l’immense majorité des cas, cela n’est pas difficile à prouver. Nous savons aussi traiter les quelques exceptions pour lesquelles ces documents sont impossibles à produire. Par ailleurs, je me rends en France pour des entretiens de motivation avec le Rav Aharon Hacohen. Nous apprécions alors le degré de maturité et de sincérité de la personne.

Lph : Le fait que vos candidats aient un père ou un grand-père juif change-t-il quelque chose au processus de conversion ?

B.L. : La politique du Beth-Din en Israël face à ce type de personnes est d’avoir exactement les mêmes exigences que pour les autres, à une différence près : nous n’avons pas à observer la première étape qui consiste à dissuader le non-Juif de se convertir. On considère toujours qu’il vaut mieux être un « bon goy » qu’un mauvais Juif.

Lph : En quoi consiste concrètement votre programme ?

B.L. : Le programme Shvout se déroule à Kedoumim en Samarie. Il dure dix mois pendant lesquels nos étudiants ont 35 heures de cours par semaine, dont 25 sont des séances de préparation à la conversion. Le contenu de ces cours est établi par les institutions qui comme la nôtre préparent à la conversion en partenariat avec le Beth Din. Nous étudions avec eux les bases (halakhiques, fêtes…), mais aussi l’histoire juive et la pensée juive, et bien entendu nous portons une attention particulière à la mise en pratique. Ces dix mois ne sont pas qu’une période d’étude et de réflexion. Les étudiants prennent part à la vie de la communauté et sont reçus dans une famille d’accueil pour le Shabbat et les fêtes.

Lph : Quelles sont les principales difficultés auxquelles se confrontent les étudiants ?

B.L. : La première et la plus importante difficulté est celle de la remise à niveau identitaire. Ces personnes ont, pour la plupart, grandi comme des Juifs : ils ont été circoncis, certains ont déjà un niveau de pratique avancé, ils participaient à la vie communautaire en France ; leur mère, bien que non-juive, respectait la tradition du père. Il arrive souvent que ces personnes se découvrent non-juives à un âge avancé. Nous devons donc tout recommencer à zéro, et surtout leur faire prendre conscience du fait qu’ils ne sont pas juifs. Cette étape constitue la première épreuve pour eux. Ensuite, certains ont des difficultés par rapport à la pratique des mitsvot. Nous progressons avec eux de manière graduelle, nous leur expliquons que la Torah est un tout : on n’y choisit pas ce qui nous convient. Nous avons une équipe très professionnelle qui leur apporte un soutien dans toutes les étapes et dans toutes les démarches.

Lph : Existe-t-il une spécificité chez les candidats francophones à la conversion ?

B.L. : L’aspect identitaire qui fait que des non-juifs se croient juifs est très caractéristique du monde séfarade en France. L’homme qui fait un mariage mixte n’y est pas rejeté de la vie communautaire et ses enfants y sont intégrés.

Lph : Quelle réaction recevez-vous des candidats qui sont en couple avec un(e) Juif (Juive) ?

B.L. : En Israël, le Beth-Din a une approche différente de celui de France où les candidats à la conversion cachent qu’ils sont en couple car traditionnellement, dans cette situation, ils sont rejetés. En Israël, nous prenons cela comme un fait accompli : nous ne leur demandons pas de se séparer. Au contraire, nous les épaulons pour qu’ils puissent former un foyer juif. La conversion devient aussi l’affaire du conjoint ou du petit(e) ami(e) juif. Nous exigeons qu’il (ou elle) participe aussi aux cours. Il est impensable que l’un avance sans l’autre. En Israël, la question est posée ouvertement aux candidats lors de leur entretien avant d’entamer leur conversion, et dire la vérité n’est pas bloquant.

Lph : En quoi consiste l’examen de conversion ?

B.L. : L’examen de conversion se passe devant un Beth-Din et se déroule en trois entretiens : un au début, un au milieu et un à la fin de la préparation. Les entretiens sont une conversation ouverte entre le candidat et les juges rabbiniques. Le principal objectif de ces rencontres est de mesurer la motivation et les progrès du candidat. 95 % de ceux que nous présentons sont convertis par le Beth-Din.

Lph : Le processus de conversion semble plus souple en Israël qu’en France. Est-ce exact ?

B.L. : Cela est vrai pour plusieurs raisons. D’abord, il existe plus de structures en Israël, que ce soit des institutions comme la nôtre ou des cours de préparation en ville. Par ailleurs, le monde rabbinique en Israël fait preuve d’une plus grande ouverture d’esprit. Et enfin, l’idéologie prédominante en Israël doit être celle du rassemblement des exilés. Partant de là, nous devons être conscients qu’avec ces exilés arrivent des goyim, conséquence de notre vie en diaspora. Il nous faut répondre à la problématique.

Lph : Êtes-vous satisfait de la politique du Beth-Din d’Israël par rapport aux conversions ?

B.L. : Globalement oui, avec un bémol. Le Beth-Din d’Israël convertit chaque année entre 40 et 50 francophones. Autant dire que c’est une goutte d’eau dans l’océan quand on connaît les chiffres des mariages mixtes en France et de l’assimilation dans tous les pays francophones. Beaucoup d’âmes sont perdues et nous ne faisons pas suffisamment face au problème. Je ne dis par que nous devons faire du prosélytisme. Néanmoins, je pense que nous devrions rendre plus visibles les opportunités pour se convertir, faire savoir que des éventualités existent. Et même, si le processus est plus rigoureux et plus long en France, il y a des ouvertures qu’il faut révéler au grand public.

Pour plus de renseignements :

Baruch Lior 050-5524554

shvouth.shomron@gmail.com

www.ami4u.org/en/?lang=fr







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